Da-sein : Etre ou ne pas être là !

Da-sein

Etre ou ne pas être
là !

Récemment sur France Inter, un éditeur précisait ses modalités pour « apprécier » un livre afin de l’éditer : en appliquant la règle des 3 :

  • Si après 3 pages, l’on poursuit la lecture : c’est bien
  • Si l’on dépasse les 30 pages et poursuit la lecture : c’est prometteur
  • Si l’on dépasse les 300 pages : l’édition peut s’envisager.

Et bien j’en suis à la page 75. C’est promettant. Je prends mon temps….
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Mais le sujet que je veux évoquer, ici et maintenant, est celui de l’espace-temps.

J’ai déjà fait part, dans un commentaire précédent, de mon oubli de sortir du métro ou du train, absorbée par la lecture de LUMIERES D’ALTERION ». Ce « phénomène » se reproduit chaque fois. je ne vois pas le temps passé et me fait surprendre. Suis-je la seule, chers Chemineurs? Dites-moi !

N’est-ce pas là, comme l’écrit Sénèque, la manifestation d’une âme bien réglée, que de se fixer, de séjourner avec soi (ici au travers de ce livre) ?

Voici en vrac quelles « pensées » sur l’espace-temps récupérées sur internet au gré de mes vagabondages pour savoir ce qu’en disent les philosophes et pour me sentir moins seule !:

Du latin tempus, il induit la division de la durée ; Il est un moment, un instant. Il est souvent perçu comme un changement continuel et irréversible, où le présent devient le passé. Au sens plus philosophie, il est surtout le milieu homogène et indéfini, dans lequel se déroulent les évènements. Il est alors analogue à l’espace.

Si le temps est la forme de notre impuissance, l’homme dispose d’une certaine liberté par rapport à l’espace. Si le temps est en effet irréversible, l’espace, lui, est réversible (aller d’un point A à un point B, puis revenir). Il est donc fugace. Par conséquent : j’ai l’espace, mais je suis temps. De la déconnexion partielle en voyage : l’émergence du voyageur hypermoderne par Jocelyn Lachance Université de Pau

Qu’est-ce que le temps pour les philosophes et écrivains ?

Une donnée à laquelle on ne peut se soustraire. Le temps renvoie à la finitude de l’homme, le cadre indépassable de son existence.

  • Pour Kant : (encore lui) « Le temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience quelconque. En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement. Ce n’est que sous cette supposition que l’on peut se représenter qu’une chose existe en même temps qu’une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement). »
  • Pour Aristote : “Le temps est le nombre du mouvement”
  • Pour Platon : « [L’auteur du monde] s’est préoccupé de fabriquer une certaine imitation mobile de l’éternité, et, tout en organisant le Ciel, il a fait de l’éternité immobile et une, cette image éternelle qui progresse suivant la loi des Nombres, cette chose que nous appelons le Temps. » ou encore “Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile”
  • Pour Sartre : “Le temps de la conscience, […] c’est le néant se glissant dans une totalité comme ferment détotalisateur.” (L’Etre et le Néant) Publié en 1943 (sous l’Occupation), Sartre le présente comme un essai phénoménologique sur la conscience. Mais il s’agit en réalité bien plus qu’un simple traité phénoménologique: Sartre y réinvente l’ontologie et la métaphysique, en partant des acquis de la phénoménologie de Husserl et de la philosophie de Heidegger, telle que développée dans Etre et Temps.
  • Pour Pascal, par exemple, le temps provoque un effroi, lié au sentiment de l’infini : “L’homme est un point perdu entre deux infinis. Si le temps est irréversible, l’homme cherche cependant à s’en extraire. Pascal appelle cela le divertissement. En effet, pour lutter contre notre finitude, notre mort inéluctable, l’homme cherche la conquête du pouvoir, à s’affairer, à s’approprier des biens: “Le présent n’est jamais notre but, le passé et le présent sont nos moyens, seul l’avenir est notre fin“. L’homme agité croit se trouver lui-même, mais en réalité il se fuit, il n’agite que du vide :”Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pouvoir rester en repos“. La conscience est incapable de supporter un face-à-face avec elle-même, c’est la source du malheur et de la misère de l’homme.
  • Pour Héraclite, ainsi, “on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”, tout est changement, mouvement. Et l’on rejoint là la philosophie bouddhiste.
  • Pour Sénèque : « Suis ton plan, cher Lucilius; reprends possession de toi-même : le temps qui jusqu’ici t’était ravi, ou dérobé, ou que tu laissais perdre, recueille et ménage-le. Persuade-toi que la chose a lieu comme je te l’écris : il est des heures qu’on nous enlève par force, d’autres par surprise, d’autres coulent de nos mains. »
  • Pour Proust : La mémoire est le moyen à la disposition de l’homme pour lutter contre la fugacité du temps. Proust appelle cela la mémoire affective : “Pour la magie du ressouvenir, le passé pouvait être restitué”. Bien sûr, on ne retrouve jamais le passé tel qu’il était, on l’évoque toujours en fonction de ce que l’on est devenu. Le passé est donc une réinterprétation. Les souvenirs évoluent et se transfigurent avec nous.
  • Pour Bergson : Le temps est compris de deux manières selon Bergson : soit par la conscience, soit par la technique. Le temps subjectif de la conscience est lié à nos représentations (pensées, sentiments, …) alors que le temps objectif, celui de l’horloge agit comme une mesure commune, universelle du temps.
  • Pour Saint-Augustin, le temps est une intuition spontanée : on comprend ce qu’est le temps, mais on ne peut l’expliquer. Ainsi, le présent étant déjà du passé, le temps ne peut être rationnellement expliqué. Si le temps pouvait s’expliquer, il serait statique, donc le temps serait éternité. Le fait que le temps soit dans la conscience est appelé temporalité. Ainsi, le présent est à la fois mémoire et anticipation.

Est- il si nécessaire, important de SE SITUER ou se contenter d’être ici et maintenant comme l’évoque le bouddhisme ? :
« […] et si je suis ici, en parcours, en attente, en suspension, en déplacement, hors-jeu, hors vie, provisoire, pratiquement absent, pour ainsi dire pas là […] » - Bernard-Marie Koltès, dans « La solitude des champs de coton », Paris, Minuit, 1986, p. 19.

Me situer dans le temps des « CHEMINEURS-DIEBOLT » :

  • J’appartiens au passé par ma contribution +/- active à l’association CHEMINEMENTS-SOLIDAIRES.
  • Au présent comme lectrice des LUMIERES d’ALTERION.
  • Et demain? Serai-je une actrice engagée de l’économie solidaire à mettre en visibilité comme l’aspire JC ou un des personnages de la SAGA ? M’inscrivant ainsi dans l’éternité via la littérature?

Jean-Claude : Que peux tu me dire sur ce « phénomène »? Qu’est-ce l’espace-temps pour toi ?

Merci pour tes Lumières

Cardabella

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