PAC & EMPLOI(S) : veilles, baromètre

Des visites et des liaisons en direction d’initiatives parentes de la nôtre,

collectant des réactions et positions sur les thèmes traités dans les 4 chemins

Consultations syndicales : 

La finalité principale de cette rubrique prend son sens à partir de l’idée d’un équilibre à assurer à court terme entre les deux voies opposées prises par l’agriculture, que sont l’intensif et le durable :

  • D’une part, nous estimerons par hypothèse de travail que la voie des filières à rendements hypertrophiés et gérées par des marchés mondialisés, se traduit par des tensions accrues entre des normalisations réglementaires entraînant des réductions d’effectifs dans les branches professionnelles touchées par un infléchissement de la chimie agroalimentaire. Le sort des salariés de ces entreprises, agronomiques et industrielles, intéresse le syndicalisme d’entreprise, en charge du maintien d’emplois existants, et confronté à la dimension d’un syndicalisme citoyen que l’état des conditions de vie collectives engage : d’où une stratégie de « transitions professionnelles » à assumer, à doter de réponses les plus pragmatiques et opérationnelles possibles.
  • D’autre part, l’hypothèse complémentaire à la précédente revient à aborder le devenir d’une agriculture véritablement « agro-environnementale » et aménageuse durablement de territoires de qualité par une multifonctionnalité cohérente, en termes de créations d’entreprises para-agricoles et péri-agricoles, d’installations nouvelles de fermes, de lieux de transformation et de distribution de proximité. Cette orientation d’une agriculture innovante, en proportion des diminutions et reconversions à obtenir dans la voie de l’agriculture industrialisée, fait se tourner vers les émergences et innovations que nous repérons au sein d’une économie solidaire à affirmer. Etant donné que les zones laissées en déshérence n’attirent pas de capitaux faute de rentabilisation assurée et que l’Etat technocratique se désengage des dynamiques locales, estimées dérisoires devant le gigantisme des concentrations mondialisées, il revient à des collectivités territoriales de savoir s’engager dans une reconnaissance de la voie solidaire, en pesant pour gagner des droits fiscaux et légaux équilibrant les privilèges exorbitants et injustes dont jouissent juridiquement les sociétés lucratives. Dans cet ordre d’idées, nous interpellons les organisations syndicales de salariés : comment se situent-elles vis à vis du besoin citoyen de repenser la défense de travailleurs ; en prolongeant le passage qui a mené les droits du travail jusqu’au droit au travail, par des revendications émergentes sur les activités territorialisées, leurs harmonisations, de nouvelles solutions aux revenus autres que le salariat, par des entreprises non lucratives, etc.

Ces deux horizons d’engagements syndicaux, nous les confrontons aux documents publiés par les centrales syndicales (entre autres, leurs positions par le biais du CES et de CESR), mais aussi par les organisations comme la Conf’, Sud, ou des syndicats catégoriels (EPS), et sans négliger la dimension européenne de la CSE : selon un pluralisme maximal, obligatoire pour respecter notre visée de démocratie participationnelle… Toutefois, dans l’immédiat, nous insistons sur deux acteurs syndicaux avec lesquels nous avons l’occasion de travailler :

  • la CFDT, pour laquelle nous menons l’étude « Quelle PAC pour quels emplois ?» : ce qui nous a amenés à suivre une Université Syndicale d’Eté centrée sur le développement durable d’où nous tirons des questionnements que nous répercutons à toutes instances, fédérations, territoires, en liaison avec des revendications à faire remonter autour de l’agricole, du rural, de l’alimentaire, de la santé, du social face à l’environnemental… Bien sûr, les enjeux de durabilité sont articulés aux mesures émises par la CFDT lors du Grenelle, et aux argumentaires par lesquels se sont manifestés son adhésion ou ses réticences face à telle ou telle conclusion du MEDAD.
  • la Confédération Paysanne, auprès de laquelle nous avons recueilli des éléments afin de participer à l’élaboration de mesures, pour le Grenelle, avec le groupe sur l’agriculture initié par l’Alliance pour la planète.

Réseaux d’acteurs solidaires : 

La procédure employée dans cette rubrique afin de décrire comment fonctionnent des réseaux solidaires, aboutit à classer les principales constatations selon 3 particularités. Chacune apparaît présente à des degrés divers dans les structures jouissant d’un crédit prédominant auprès des pouvoirs publics et d’institutions territoriales. Elles appellent la détection de réseaux inspirés d’autres principes.

  • 1) Reproduction des pratiques de compétition, de conquête de positions, en usage dans les réseaux de sociétés lucratives répondant aux besoins compréhensibles et pourquoi pas, fort excusables de s’assurer des moyens de subsistance et d’expansion, mais réduisant d’autant la participation de la base à la tête de ces réseaux
  • 2) Tissage d’un «toilage» de normes, de formalisations (telles les Chartes), d’évènements, qui, tout en pérennisant un noyau fondateur, fossilisent les valeurs partagées en évinçant les prospections capables d’apporter des dynamiques novatrices
  • 3) Tendance, inhérente à la volonté de se positionner en « tête » de réseau, à se configurer en « pôles », « maisons », avec une hiérarchisation des acteurs, qui restreint les champs associés à cette posture centralisatrice, une telle polarisation répondant d’ailleurs plus à des commodités de gestion simplificatrice qu’à un travail d’animation, lequel suppose la décentralisation 

Disséminés à des niveaux d’échelles territoriales variables, on trouve un grand nombre de regroupements entre porteurs de projets, oubliés des fédérations et des mouvements déjà labellisés. Là, nous cherchons des éléments d’un fonctionnement basé d’abord sur une utilité sociale et humaine, établissant des échanges, motivés par l’intérêt des bénéficiaires plus que par celui des dirigeants. Nous qualifions de « synaptique » cette deuxième démarche, que nous comparons à une troisième orientation : celle de « maillage » où la mise en interrelation démultiplie les contacts, mais sans les centrer sur des actions durables, à l’image de la circulation en « net » qui initie ce type de réseaux.

POUR ALLER PLUS LOIN :


 

Initiatives en territoires : 

Cette rubrique prend place au sein même de la mission que Cheminements s’est assignée : détecter et mettre en lumière une masse d’innovations encore méconnues

  • Rappelant que ce projet, issu de l’expérience acquise depuis 1975 et actualisée lors d’une mission au Secrétariat d’Etat de l’Economie Solidaire légitime les développements opérés dans les autres rubriques de nos 4 chemins
  • Renvoyant, pour son approche globale, à notre « Offre » exposée à partir du menu de l’accueil du site : il s’ensuit que les présentations de cas significatifs revêtent les trois degrés dans les approches d’expériences que notre banque de données a formalisés depuis 2005. Il s’agit : de références condensées avec renseignements élémentaires, de fiches descriptives avec données résumées sur l’état de la structure et de ses actions, de dossiers d’analyse avec application de concepts méthodologiques situant activités et acteurs selon un jeu complet de classifications permettant de les caractériser. Conséquence pratique : nous appelons visiteurs et organisations mentionnées dans la rubrique, soit à remplir une fiche sur leur initiative, soit à compléter ou corriger par eux mêmes une fiche que nous avons mise en ligne.
  • Précisant que l’échantillon retenu pour la présente rubrique veut illustrer la richesse des apports en innovations ignorées sur les 30 champs des activités recouvrant la totalité de l’économie. Sachant qu’en tout bien tout honneur, nous commencerons les publications par des fiches et dossiers concernant les membres et partenaires de Cheminements…

POUR ALLER PLUS LOIN : REPARTITION DES INITIATIVES EN 30 CHAMPS D’ACTIVITE 


 

Tour d’Europe : 

Objectif de la rubrique : examiner comment les autres pays membres de l’Union Européenne interprètent la réforme de la PAC, qui doit couvrir la période 2002-2013 et par quelles mesures particulières, ils ont prévu de la réaliser.

Ainsi, recueillir des premiers bilans sur les effets de la répartition des aides entre 1° et 2° pilier, essentiellement sur les montants accordés au découplage en proportion des programmes agro-environnementaux décidés, permet d’établir des comparaisons entre pays, en fonction des critères retenus par le PNUD pour qualifier le développement durable : efficacité économique, équité sociale, relations sociétales, protection environnementale et participation démocratique à la gouvernance. Nous groupons nos investigations en deux sous-ensembles :

  • Comment chaque nation organise-t-elle chacun de ses espaces (rural, urbain, péri-urbain) autour de son projet d’agriculture, en termes d’emplois soutenus et créés ? Conjuguer l’économique, le social, l’environnemental et le démocratique, suppose d’évaluer les métiers, soutenus et émergents, au plan des conditions du travail, des formations concourant à leur mise en place, mais aussi au niveau des orientations données à la recherche. Enseignements et soutiens aux innovations en Europe, font donc l’objet d’un tour d’horizon, dans leurs rapports aux maintiens et aux créations d’emplois, dans les agricultures nationales, telles qu’elles ont été réformées dans le cadre de la PAC.
  • Les autres incursions dans les pays européens s’intéressent aux échanges, aux discussions et aux débats, qui prennent place dans la presse des Etats, entre organisations syndicales, ou avec des groupes de la société civile, à propos des réformes de l’agriculture ; s’y ajoutent des études, diagnostiques et prospectives, conduites sur les situations nationales.