DECLOISONNER LA RECHERCHE : veille, baromètre

Des visites et des liaisons en direction d’initiatives parentes de la nôtre,

collectant des réactions et positions sur les thèmes traités dans les 4 chemins

Les Appels à études-recherches : 

La rubrique s’intéresse aux offres lancées par des organismes hétérogènes, dans l’intention d’observer si les retours, les projets retenus, manifestent des variations plus ou moins marquées, non seulement dans leur angle de traitement de questions, mais aussi au niveau des compétences que les postulants mobilisent.

Nous considérons qu’une richesse de recherches, incluant la plus large garantie possible de pertinence, de rigueur, ne s’obtient que si l’on s’écarte des seules contraintes et normalisations régnant dans les milieux de la recherche professionnalisée des organismes officiels et universitaires : ne doit compter que la rationalité d’un cahier des charges, fixant des exigences sur les constructions d’hypothèses dans leur cohérence avec les conditions de recueil de données expérimentales. Indifféremment du statut et du crédit, soit des commanditaires, soit des candidats à des Appels, nous accorderons une qualité d’investigations scientifiques à des contributions qui satisfont aux critères de méthode connus et reconnus pour juger de la scientificité d’une recherche. Cette position ne semble tenable que dans le cas de sciences humaines : physique, chimie, biologie réclamant des installations et des équipements que détiennent exclusivement des laboratoires admis dans la communauté scientifique officialisée.

En conséquence, nous chercherons à articuler entre eux des résultats d’Appels émanant :

  • de Ministères ;
  • de Fondations dont la vocation englobe l’opportunit de susciter des recherches
  • de l’Europe, par l’intermédiaire de la Commission, du Conseil, et des organes qu’elle a mis et met en place afin de coordonner entre nations les tâches de l’invention scientifique
  • de structures particulières qui rassemblent des compétences éminentes : Institut, Collège de France, et la gamme des Académies disciplinaires
  • d’instances diverses, détenant une autorité accordée par la puissance publique : Conseils régionaux et généraux, Parcs Naturels.

Dans le même ordre d’idées, appartiendront aux destinataires et exécutants choisis pour réaliser les recherches, des organismes autres qu’universitaires –sachant que la constitution des équipes comme des Comités scientifiques qui accompagnent le suivi des tâches, regroupe nécessairement des chercheurs et enseignants du supérieur en position de représentativité acceptable : des Agences, nationales et territoriales ; des cabinets de consultants ; des groupements d’experts syndicaux et associatifs (par exemple, Syndex, Resol)


Collectifs de scientifiques : 

Trois formes d’organisation font l’objet de nos investigations dans cette rubrique, motivées par notre volonté d’inaugurer des échanges avec certaines d’entre elles et de disposer un espace sur notre site pour des relations à renouer plus systématiquement, pour celles avec qui nous sommes déjà en contact  :

  • D’abord, deux réseaux majeurs, issus de l’initiative civile mais dotés d’une conformation assez nettement distincte : l’un qui résulte de la mobilisation engendrée récemmpemnt par la défense d’une recherche publique (« Sauvons la recherche ») ; l’autre qui s’est donné pour vocation de divulguer les savoirs en les soumettant à une réflexion collective (« Fondation Science Citoyenne »)
  •  
  • Ensuite, des structures soutenues ou mises en place avec le soutien de l’Etat, détentrices d’une mission de vulgarisation qui provoque par là-même des communautés de scientifiques : nous pensons d’une part à l’Université de Tous les Savoirs, devenue un lieu permanent de conférences diffusées ; d’autre part à le chaîne de CCSTI (Centres de Culture Scientifique Technique et Industrielle) implantés dans les régions et coordonnés nationalement –sachant que nous souhaitons recevoir des informations sur l’existence d’autres configurations analogues que nous ignorerions
  • Enfin, des groupes associatifs qui développent des activités de confrontation entre chercheurs et citoyens engagés dans une éducation populaire et une économie sociale-solidaire, avec qui nous souhaitons renouveler des liens précédents en vue de générer un « pont » réciproque informant sur nos chantiers respectifs de réflexions scientifique : avec l’ASTS (Association Sciences Techniques Sociétés), qui compte parmi les membres fondateurs de Cheminements ; et avec un « Réseau Interuniversitaire » initiateur de colloques annuels sur un chantier qui confronte des acteurs en innovations économiquement solidaires avec des sociologues, des économistes –sachant que nous avons contribué lors des éditions 2003 et 2005.

Sujets à polémiques : 

Nous commencerons par un enjeu de lexique, commun aux points de vue sur l’agriculture et à l’optique globale qu’on fixe au devenir humain par développement : 

Employer le qualificatif de « durable » pour une agriculture protectrice des environnements et ressources,
en l’opposant à une agriculture dénommée « intensive » car se donnant des priorités de rendements maximaux liés à des conquêtes de parts de marchés mondialisés, a de quoi déplaire aux partisans de cette dernière qui tiennent à conserver des modes de production articulés sur l’industrie agroalimentaire, quitte à les aménager selon des procédures baptisées « raisonnées » et qu’ils souhaitent voir assimilées au « durable ».  

L’argumentation par laquelle nous légitimons l’emploi de ce terme renvoie au trait sémantique communément admis, entrant dans la constitution de la notion de « développement durable » : penser le présent en fonction d’une préservation des intérêts environnementaux des « générations futures ».

Autremennt dit, puisque le pluriel implique la prolongation indéfinie de la succession des descendances, les choix techniques et organisationnels par rapport à un « durable » imposent des précautions et responsabilisations adoptées en se projetant dans un très long terme. 

Cette caractéristique exclut d’accoler le qualificatif de « durable » au mode de production intensif, qui est impuissant à garantir raisonnablement une inocuité des traitements chimiques appliqués aux semences, aux sols, aux espèces vivantes, aux aliments fabriqués, sur la santé et les écosystèmes, dans un futur du plus proche au plus éloigné. 

Le raisonnement se complète en faisant observer que l’agriculture durable s’appuie sur les acquis de traditions anciennes, qui ont donc fait l’objet de vérifications sur leurs vertus sanitaires et nutritives durant des siècles, alors que l’irruption d’une course aux rendements élevés par l’emploi d’additifs biochimiques ne date que depuis trop peu de temps pour bénéficier du recul nécessaire à la réalisation de diagnostics épidémiologiques, zoologiques, sanitaires.

Toutefois, bien sûr, le sujet précédent est livré à titre d’exemple isolé : car nous laissons visiteurs et contributeurs déposer ici par eux mêmes des indications sur des points qui divisent des corps de métiers, ou des catégories sociales, hiérarchisées par leurs pouvoirs et revenus ( « classes sociales » formerait-il l’un de ces sujets, maintenu dans sa pertinence cruciale par les uns, déclaré dépassé par les autres ? ), de même qu’ils cristallisent les clivages décelables entre mouvances idéologiques et appartenances politiques…


Formations et enseignements : 

Même si cette rubrique s’inscrit dans le « Grenelle Participatif », nous la réservons à un Chemin sur les recherches : cela signifie que nous ne prétendons pas nous livrer ici à une improbable réflexion sur l’ensemble des questions engagées par le système scolaire ; mais que nous retiendrons seulement ce qui relie les lieux de formation aux activités professionnelles des chercheurs. Cette problématique est à dédoubler, selon qu’on inspecte l’innovation pédagogique dans ses répercussions sur les métiers de la recherche ; et selon que l’attention est dirigée vers le passage des études aux recrutements en tant que chercheurs :

  • A propos de la perspective d’une préparation des enseignements aux métiers de la recherche : constatant d’abord qu’il n’existe pas de formation à ce qui serait une activité spécifique de chercheur, nous retirons, d’une absence qui reste à interpréter, l’idée que la démarche cooptative d’admission dans des laboratoires se prête à installer des conformations à une corporation. Relèveraient de cette sorte de formatage : une course aux contrats à décrocher, accentuée par l’orientation présente vers la privatisation de programmes de plus en plus finalisés, qui accroit l’importance de l’admiistratif, des normalisations inhérentes aux dossiers de candidature au détriment des méthodologies proprement scientifiques ; et qui pousse à des publications se rapportant aux rapports rédigés pour les commanditaires. D’autre points interviennent centralement dans leurs incidences sur l’exercice de tâches en laboratoires : lycées et établissements du supérieur démunis de pédagogie active ; minceur de pratiques professorales tournées vers un travail d’équipe (au point d’interpréter la récente fusion de « l’enseignant-chercheur » comme l’occasion d’infléchir enfin les relations entre professseurs vers plus de coopérations décloisonnantes)
  • En conséquence, nous aurons à déceler les pratiques pédagogiquement novatrices qui se remarquent dans divers contextes d’enseignement : filières universitaires, grandes écoles, écoles supérieures, instituts privés et privatisés –jusqu’aux innombrables offres de formation continue. Particulièrement, est à qualifier comment les milieux économiques entrent en interrelation avec les espaces scolarisés (de l’alternance aux programmes européens, en passant par les genres de stages en entreprises)
  • L’observation des démarches visant à initier et étendre des échanges entre la scolarité et les espaces professionnels, amène à éclairer le rôle des associations d’anciens élèves, qui introduit à une investigation sur les voies conduisant de la condition étudiante à celle d’un professionnel de la recherche : les types de transitions (postes de post-doctorants, contractualisations à l’occasion d’une commande de prestation, nomination au titre d’enseignant-chercheur) entre les diplômes et un emploi en ce domaine, auraient à se comparer en fonction des disciplines scientifiques engagées ; comparaison qui renvoie simultanément à des éclaircissements sur la gestion des universités et des laboratoires, du point de vue de hiérarchisations entre spécialisations scientifiques.