Réponse question extrait 4 par JC Diébolt

Extrait N° 4 : pages 171-172 – Application d’une métaphysique critique aux enjeux politiques actuels 

Entre un politicien engagé dans « Chemins » et le président de cette association, sont évoqués des retours aux sciences du passé que notre époque délaisse ou ignore. Que pensez-vous de leur utilisation pour reprendre la recherche de stratégies politiques visant à instituer la souveraineté populaire conçue par les Lumières et que le 19° siècle a enfermé dans une opposition entre collectivisme et libéralisme qui a produit une « démocratie » électoraliste impuissante à représenter légitimement les volontés des peuples ? …par Jean-Claude Diébolt

Les options politiques qui ont cours depuis la période de « révolutions » au 18° siècle sont passionnelles. Camps et clans s’affrontent : conservateurs, progressistes, réactionnaires, réformistes, révolutionnaires, s’appuient sur des adhésions à des postulats inanalysées, partiales, non conçues. Est-ce une fatalité de livrer un pouvoir politique à des partis menés par des croyances irrationnelles ? La sociologie fait comprendre ce qu’est l’idéologie ; l’éthique rend attentif à ne surtout pas confondre légalité et légitimité, tandis qu’une sociologie du droit établit qu’il ne se réduit pas aux lois, mais que le coutumier, la jurisprudence et la doctrine pèsent pour infléchir le légal.

Un modèle électoraliste s’est imposé à nos « démocraties ». Or, la linguistique met en évidence les procédés de propagande présents dans les discours et les programmes électoraux. De plus, une sociologie du coutumier dévoile en quoi le fonctionnement des organismes élus est en proie à une corruption larvée, souterraine, qu’incarne un lobbying forcené. Une psychologie dite « génétique » a retracé comment se développent les facultés de notre conscience, inspirant des méthodes éducatives propres à résorber des inégalités culturelles entre familles. Les institutions scolaires ne tiennent que très peu compte de ces infrastructures langagières, psychologiques, sociales, qui conditionnent les réussites scolaires.

En résultent des hiérarchies entre filières, calquées sur les statuts professionnels qui déforment la logique technique des métiers. Au lieu que les forces productives soient également cultivées, des « rapports de production » ont institué des dominations de corporations sur d’autres, évoluant en bureaucraties, technocraties.

Au total, dans cet immense chantier en friches des mœurs collectives, des clichés politiciens, des routines électoralistes, nation et peuples sont démunis de parole publique : leurs volontés, leurs conceptions, ne se construisent pas par une éducation citoyenne, leur expression est filtrée par des « médias », des « représentants » qui accaparent les pouvoirs au profit des plus riches, des plus célèbres, des  plus influents. Les compétitions règnent, contraires aux coopérations qui règlent la solidarité « organique » entre métiers, dévoyés en « professions ». Est-il possible, en repartant des erreurs qui ont enclenché une guerre ruineuse entre libéralisme et collectivisme, d’engendrer une ou des stratégies promouvant du participatif populaire, non pas dilué dans un populisme autoritaire, mais tissant des réciprocités entre ouvriers, artisans, employés, paysans, enseignants ? Peut-on envisager l’adoption d’un mode de gouvernance qui écoute nations et peuples dans leurs différences, revendique des mesures commerciales, entrepreneuriales équitables et respectueuses des éco-systèmes ?

 

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