DECLOISONNER LA RECHERCHE : outils documentaires

Des éclairages informatifs, eux aussi rarement rassemblés ailleurs, élaborés par synthèses à partir de sources dispersées

 Revues d’études scientifiques : 

Cette rubrique se charge de couvrir deux de nos Chemins, ajoutant « Agriculture, PAC et emplois » à celui des Recherches décloisonnées. Etant destinée à livrer des références bibliographiques sur des publications qui diffusent des articles sur les travaux de recherches scientifiques, elle est ainsi ouverte à toutes les thématiques qui concernent le solidaire, le développement.

Le contexte dans lequel nous avons élaboré une méthodologie adaptée à l’interprétation des initiatives solidaires et à leur inscription dans des territoires, nous amène à ménager une place à part pour les contributions de la quarantaine d’équipes qui ont participé au programme initié par le défunt Secrétariat d’Etat à l’Economie Solidaire, relayé ensuite par la DIES (Délégation Interministérielle) entre 2001 et 2005. En outre, nous aménageons une place séparée pour les études qui portent sur les questions agricoles, en raison de la réalisation de notre contrat de recherche sur elles, qui motive les membres de cette équipe associative à se tourner vers un maximum de ressources sur les points analysés. En conséquence, les présentations de revues et les échanges sur elles se répartissent en trois groupes :

  • Un premier réunit les thématiques spécifiques aux enjeux de société qui regardent des innovations et des émergences, les actions en écologie, les modèles et choix de perspectives dans le développement. Sont inventoriées sur ces points les diffusions de laboratoires à mission de service public (DARES, CREDOC, MATISSE, MIRE, etc…)
  • Un deuxième recense les réflexions et prolongements qui complètent les étudies conduites par des équipes de chercheurs et universitaires ayant participé au programme de recherche sur l’économie solidaire en région : peuvent figurer des revues d’émanant d’instances régionales, antennes d’organismes nationaux, ainsi que des publications associatives à dimension scientifique, telles que « Transversales Sciences Cultures », par exemple
  • Le troisième aborde les questions agricoles et sur le milieu rural, que notre équipe sur « PAC et emplois » utilise : nous précisons à leur propos les raisons qui ont fait retenir des publications intéressant des aspects aussi variés que la nutrition, la zoologie, etc.

  Organismes et subventions : 

Cette rubrique utilise l’une des observations suivies que des participations à des contrats de recherche nous ont permis d’initier : à partir d’un « atlas régional des innovations solidaires », puis d’une étude sur « la prise en compte de l’économie solidaire dans la politique des Pays », des analyses sur les évolutions dans le respect des principes fondateurs de la législation de 1901 nous ont fait remarquer une série de dérives dans l’utilisation de ce statut en vue de faire financer des missions relevant de l’Etat, et des services rendus à des sociétés privatisées.

Partant alors d’une possible perte d’identité de l’associatif, jusqu’ici réservé à des activités privées ainsi qu’à des actions d’initiative civile se chargeant d’une économie sociale et solidaire, nous consacrons ce chapitre à une investigation sur l’usage de la subvention publique à l’égard des structures associatives. Plus précisément, nous bornons les cas d’aides publique à l’octroi d’une subvention ministérielle, attribuée entre 1999 et 2004, puisque les publications des bénéficiaires par les services des Finances n’ont lieu que tous les deux ans –la dernière datant de 2006 et portant sur 2003 et 2004 ; les distributions de 2005 et de 2006 n’étant rendues publiques qu’en 2008 –d’autres sources documentaires, par exemple puisées dans des rapports de la Cour des Comptes, nous servant pour d’autres rubriques. Des listings officiels publiés, nous portons notre attention sur deux critères, d’où nous sélectionnons des cas significatifs pour les soumettre à discussion avec des contributeurs :

  • En retenant un échantillonnage d’associations qui se livrent, aux termes de leur intitulé, à des tâches d’étude, de recherche, de diagnostic, et nous avons cherché des informations sur 161 d’entre elles dont les activités intéressent nos 4 chemins : nous indiquerons à mesure de nos actualisations les apports que fournissent ces instances aidées ; et nous solliciterons des intervenants sur la rubrique afin de compéter ces données.
  • Une deuxième exploration part, elle, des sommes allouées, en dégageant les associations qui ont perçu, dans une année, au moins 100 000 euros : nous estimons que recevoir un tel montant représente une reconnaissance institutionnelle qui incite à connaître des raisons ayant poussé à la donner. En faisant appel à des remontées de renseignements sur les structures que nous présentons, les missions qu’elles s’assignent, nous les situons à l’aide de « familles » et « catégories » que notre méthodologie a mises au point lors des recherches antérieures : par exemple, en examinant de quelle solidarité elles relèvent (soit restreinte -du corporatisme aux intérêts lucratifs, en passant par des communautarismes- soit globale et dépassant les particularismes) ; ou encore en spécifiant ce qui rapproche ou éloigne des « familles nominales » d’organismes se dotant de la même raison sociale (« Institut, Académie, Agence, Union, etc.)
  • Ajoutons que le souci d’une équité de traitement à l’égard des appuis réservés par les pouvoirs publics aux deux séries d’organismes que forment le privé et le privatisé, nous ont décidé à compléter la rubrique par un regard sur les aides de l’Etat destinées aux sociétés lucratives : quantifier ces dépenses, essayer de les caractériser dans leurs finalités et leurs résultats, offre l’occasion de se faire une opinion à propos du préjugé récurrent dans les espaces médiatisés, et qui laisserait croire que le secteur associatif en charge du social serait l’objet principal, voire exclusif, d’un assistanat jouissant de largesses étatiques….

  Rencontres et manifestations : 

Par cette rubrique, il s’agit d’assurer un suivi, sur des événements d’ordre scientifique, visant à contribuer aux échanges sur les travaux, à élargir les discussions en direction d’acteurs civils : colloques, journées, séminaires, université d’été – autres que des Assises convoquées par des pouvoirs publics et des collectivités.

Le balayage de cette série de rassemblements disparates demeure ouvert : nous en ignorons encore la teneur plus précise, en ce premier temps d’exploration ; mais nous estimons que, précisément, la richesse à en attendre dépend de cet aspect hétérogène des communications qui émergent dans la dispersion, où gîsent de possibles prospections sur des méthodes d’analyse et des résultats acquis par des coopérations hybrides entre chercheurs de laboratoires et d’autres compétences non universitaires associées à des rencontres –l’attention aux Actes publiés fera juger des apports que nous en espérons. Nos détections s’orientent d’abord en trois directions :

  • Réunir un maximum des moments d’études aménagés par des organismes publics et para-public, en vue de savoir autour de quels sujets et quelles conclusions elles se focalisent : la DIACT, l’INRA, le CEDRE, etc. S’en rapprochent les rencontres publiques offertes par des antennes d’instituts, d’agences ou d’académies, celles des structures que reconnaissent officiellement les instances de l’Etat : par exemple, avec le CNAM, le CEMAGREF
  • Examiner, à mesure de nos veilles – et attendant sur ce point come sur d’autre des informations fournies par des contributeurs participant à nos 4 Chemins- , les programmes d’Ateliers, avec les articles d’auteurs qui y sont invités, qui réunissent des scientifiques, des consultants, des spécialistes disciplinaires d’associations : tels qu’en mettent sur pied régulièrement des mouvements et réseaux –CRID, ATTAC, entre autres- ; en particulier, lors des Semaines thématiques qui font se multiplier ces lieux ponctuels de discussions entre personnes ressources
  • S’informer des prévisions et des résultats de sessions de formation, assorties de tables rondes pluri-disciplinaires, que tiennent régulièrement des réseaux « maillés », c’est-à-dire à la fois présents sur la plupart des territoires locaux et se vouant à faire circuler des données et liens vers des structures provenant de tous horizons : citons, bien sûr sans limitation, Ecole et Nature, Peuple et Culture, Nature et Progrès…

  Travaux universitaires/autres : 

La rubrique s’organise autour de deux fils conducteurs, résultant de constats élaborés au cours de nos participations à des équipes de recherches, et que nous soumettons à quatre ensembles de travaux statutairement différenciés.

La première interrogation est d’ordre méthodologique : nous notons une disproportion flagrante dans les études des laboratoires, entre le recours à un petit nombre de cas traités de manière clinique à l’aide de questionnaires, visites et auditions et la quasi-absence d’enquêtes en masse, qui tenteraient de dégager des configurations récurrentes de types qualitatifs en examinant leurs répartitions territoriales et spatiales. Que soient invoqués des rappels de résultats statistiques, ou des croisements entre sources des répertoires officiels, ne suffit pas à éteindre notre étonnement : que penser de chercheurs qui ne prospectent pas pour discerner les initiatives émergentes que, précisément, les observatoires institutionnels méconnaissent, cantonnés au déjà existant et adaptant leurs outils à des unités trop grossièrement étalonnées.

Le second questionnement examine les difficultés très accentuées à obtenir des coopérations interdisciplinaires, capables d’articuler les facteurs pluriels impliqués dans les sujets de recherche actuels, à dimension écologique : non seulement il est ardu de mobiliser des spécialistes de sciences physico-chimiques et biologiques aux côtés de chercheurs en sciences humaines ; mais il est à peine moins délicat de rapprocher certaines disciplines pourtant scientifiquement peu dissociables –particulièrement, d’associer l’économie avec les autres points de vue qui la resituent dans les phénomènes humains, en signalant les très insuffisantes sollicitations adressées à la psychologie et aux sciences des langages.

Sur ces deux caractéristiques qui semblent hypothéquer des qualités d’objectivité et d’approfondissement à attendre de recherches fondamentales pour le devenir des humains, nous comparerons comment les assument quatre modalités de recherches :

    • Les publications d’ouvrages scientifiques (autres que des articles ponctuels), parmi lesquelles nous rangeons aussi des thèses et des mémoires de l’enseignement supérieur
    • Les rapports résultant de programmes de recherche financés par la puissance publique : outre les réalisations dans le cadre de l’ANR, sont visées les productions de dispositifs comme le PSDR et les réponses aux commandes émanant de Ministères, de Conseils régionaux, ainsi que les bilans fournis par des Agences, par exemple de sécurité sanitaire, AFSSA et AFSSET ; une place est à réserver ici à celles des publications de l’Assemblée Nationale et du Sénat (y compris dans leurs Commissions) qui font appel à des contributions de chercheurs em même temps qu’à des personnes ressources engagées dans des responsabilités citoyennes.
    • Les investigations établies par des organismes chargés d’études, tels l’INRA, le Centre Inffo, la DIACT, l’INSEE, y compris des instances plus spécialisées comme le CEDRE
  • Aux trois sources précédentes, d’origine institutionnelle, nous conjuguons des enquêtes émises par des structures d’expertise placées hors du contexte des laboratoires officialisés : provenant de réseaux –le CLER sur les énergies, la FNAB sur la bio-, d’instituts oeuvrant sur des enjeux de société (l’IRES en fait partie), d’instruments de contôles citoyens (CRIRAD, CRIIGEN). Nous consultons également des dossiers construits par des coordinations où coopèrent des acteurs civils et des scientifiques : le CRID, la FING, ETD, TEE, OREE, WWF, etc.

POUR ALLER PLUS LOIN : Libération 2008 On ne cesse de dépolitiser les émeutes, Michel Kokoreff