Tome 0 – Extrait 3

Partie 1 : 3 janvier 2018 – 14 mars 2019

Exemple d’application d’une science physique à Edénia

Extrait N° 3 : pages 130-133

« Malheur ! Charles se tâte : « Peut-être serait-il sage de zapper les épisodes de tâtonnements qui ont occupé la cellule « connaissance de la matière » de Chemins ? ». Il fait part à Mathieu de son doute sur ses capacités à suivre ses éclaircissements : il va décrocher, ne serait-ce que parce qu’il s’est déjà cassé les dents sur les finesses des deux relativités…

Graf opine, s’interroge de son côté sur les possibilités de simplifier son propos. Il se lance :

– L’énergie est fonction de la masse, ce qui entraîne, selon la relativité générale, que les corps se déplacent en provoquant des courbures dans l’espace, qui déforment leurs trajectoires… La lumière est également affectée par ces masses, ce qui suscite des « lentilles gravitationnelles », nous trompant sur les positions spatiales…

De là, en raccordant à l’univers-miroir, on avance vers une courbure maximale, jusqu’à une vitesse de la matière en mouvement qui égale celle de la lumière. Il dessine un entonnoir dont le bas se termine en colonne cylindrique et où il trace une frontière à la limite du tube vertical :

– Sous cette ligne d’horizon, la lumière est aspirée par la densité de la masse. C’est pourquoi cette portion d’espace est appelée « trou noir ». A une telle vitesse, le temps va jusqu’à s’immobiliser…

Il barre alors son entonnoir d’un gros point d’interrogation, croise les bras en fixant Charles avec intensité :

– Jehan Mulheim nous a quasiment suppliés de reprendre nos bases en physique à l’aide de la critique kantienne. Il a dit, avec insistance : « Avec le trou noir, vous invoquez un exemple de « singularité », mais il faudrait le confronter avec autre chose, les anomalies qui contredisent les axiomes de base… ».

Charles se souvient de séances sur la Big Bang, de la phase de refroidissement et d’accélération de l’expansion où s’est produite, aux tous premiers instants, la « victoire de la matière », par rupture de la symétrie théorique. Il en fait part à Mathieu qui entérine :

– Oui, il s’agit de l’une des invariances qui conditionne la validité d’une théorie en physique des particules. La symétrie dans la transformation de « conjugaison de charge, C » et dans « l’inversion de l’espace, P », n’est pas respectée dans certains cas, en radioactivité et en astrophysique, à propos du un milliardième de matière qui subsiste au lieu d’être annihilée en quantité égale de celle de l’antimatière…

Il prolonge son exposé par une conséquence qui aggrave notre ignorance :

– Non seulement l’univers observable est constitué de 5% de matière, mais l’étude des mouvements de galaxies, d’amas galactiques, met en évidence l’action d’une force gravitationnelle qui excède celle des masses visibles. Je veux dire que 95% de l’univers serait composé d’une matière inconnue, appelée faute de mieux « matière noire ». Il n’est pas impossible qu’il s’agisse de masses d’antimatière…

Impossible d’entrer dans l’explication, même succincte, du Modèle Standard qui régit notre physique depuis un siècle, avec ses quatre forces fondamentales à unir, où règne centralement la théorie quantique des champs.

Les conceptions formelles élaborées ne s’harmonisent pas du tout avec nos intuitions perceptives de réalités à trois dimensions spatiales, centrées sur le référentiel de notre seul système solaire. Graf met Khriss au courant des jeux sur les sciences, en préparation dans leur groupe Formation. Ils butent sur des outils mathématiques, tels l’espace de Hilbert, au-delà des géométries non euclidiennes, les jongleries sur les probabilités permettant de réduire les « paquets d’ondes » :

– Sans compter des propriétés de particules composant le plus petit que l’atome, qui vous plongent dans le fantastique : qu’elles soient en même temps des corpuscules et des ondes ; que, même à distance, elles se comportent comme non séparables, ce qu’établit Heisenberg avec son principe d’incertitude !

Charles a sorti l’un de ses sempiternels calepins et demande à son vis-à-vis de lui énumérer quels phénomènes sont actuellement à l’étude, qui prennent le contrepied du Modèle Standard, soulignent ses lacunes à reprendre.

« Par exemple, la masse problématiques des neutrinos qui pourrait bien résoudre les mystères de la matière sombre et de l’énergie grise, à la place des hypothèses de particules hyper-massives et de planètes géantes invisibles. ».

– Ajoute la mise en évidence d’un graviton, corpuscule possible qui alimenterait la force gravitationnelle, toujours dissociée du monde quantique. Plus l’horizon cosmologique, évalué à quatorze milliards d’années-lumière, qui recèle manifestement des énigmes, telles des galaxies émettrices d’une intensité équivalente à des milliards de galaxies ; d’autant que l’énergie primordiale emplissant le vide initial obéirait peut-être à des vitesses supérieures à celle de la lumière… »


Comment suivez-vous ce dialogue entre un mathématicien qui s’est formé à la physique quantique et un métaphysicien qui tente de s’y initier pour décrypter l’énigme Edénia ? …Par Jean-Claude Diébolt