Tome 0 – Extrait 4

Kant

Partie 1 : 3 janvier 2018 – 14 mars 2019

Extrait N° 4 : pages 171-172

Application d’une métaphysique critique aux enjeux politiques actuels

« Balain claque des doigts :

– Je crois que je te suis, là ! Tu juges qu’il faut se raccrocher aux « anamnèses » que nous a expliquées Jehan, et les illustrer par nos solidaires en intéressant Edénia à elles ?

C’est exactement ce que Khriss avait en tête. Au court terme des profits survolé par les mythologies d’un futur de technologies affabulatoires, on doit opposer l’histoire réelle, complexe, où Jehan Mulheim a su tracer les nœuds d’inflexions, auxquelles retourner. « Mémoire collective à raviver contre l’oubli hypnotique de nos écrans, ami Hector. Que Jehan baptise « les 3 anamnèses à implanter dans les consciences », dans son chapitre 5 de sa métaphysique ».

Il les rappelle à Balain : la Renaissance, du 15° jusqu’aux cartésiens, qui renouvelle l’héritage grec en balayant la scholastique médiévale ; le surgissement de 4 sciences humaines véritables au milieu du 19° siècle, qu’un économisme irrationnel va chasser des universités ; les années 1970 avec les structuralismes qui fleurissent, discrédités aussitôt par la propagande libéraliste issue des USA.

– N’en déplaise à Jehan, une quatrième est à insérer, à mon sens, qui fait retour sur le fin du 18° siècle, quand l’apparition d’une industrie a généré des socialismes utopiques jusqu’en 1848, qu’une triste guerre entre anars et Marx a fait disparaître chez les révolutionnaires…

Balain a joint les mains sous son menton afin de se concentrer sur l’abîme à combler que Khriss est en train de lui décrire. Contre un capital qui allait unir les maîtres de forges, leurs mines pour leurs fabriques, aux aristocrates possesseurs du foncier, il était besoin de tracer des voies au peuple en attente d’avenir qui sauraient lui faire porter la perspective d’un développement égalitaire, non celle d’une croissance des fortunes privées.

Or, un « capital public », géré par un Etat communiste allait instaurer le semblant de démocraties « socialistes » et « collectivistes » minées par les « délégations de pouvoirs », où les politiques sont complices des fortunes.

– On en est là, martèle Charles, dans le vide de conceptions sur une « démocratie directe » redonnant aux peuples leur souveraineté. Il nous revient la mission sacrée d’actualiser la période des Lumières au 21° siècle, pour appeler les citoyens de bonne volonté à inventer une « isocratie » d’entrepreneurs solidaires, rappelant les consciences d’électeurs à leur obligation de servir les collectivités, de ne plus favoriser les écuries au service des plus gros possédants, des gigantismes urbains, etc. »


Entre un politicien engagé dans « Chemins » et le président de cette association, sont évoqués des retours aux sciences du passé que notre époque délaisse ou ignore. Que pensez-vous de leur utilisation pour reprendre la recherche de stratégies politiques visant à instituer la souveraineté populaire conçue par les Lumières et que le 19° siècle a enfermé dans une opposition entre collectivisme et libéralisme qui a produit une « démocratie » électoraliste impuissante à représenter légitimement les volontés des peuples …Par Jean-Claude Diébolt